C’est qui Brian Wilson des Beach Boys ?

Bon du coup je spoile tout de suite, Brian Wilson n’est plus. Le cerveau des Beach Boys, compositeur surdoué et artisan du mythique album Pet Sounds, s’est éteint mercredi 11 juin à l’âge de 82 ans. Donc avec lui disparaît une certaine idée de la musique pop. Celle d’un laboratoire sonore permanent, où chaque chanson devient une fresque, chaque album une aventure.

Né en Californie en 1942, Brian Wilson n’était en revanche pas un surfeur, malgré l’imagerie légère qu’il portait malgré lui. Derrière le sourire californien et les chemises rayées, vivait un homme habité, parfois tourmenté, toujours inspiré. Dans les années 60, alors que la Beatlemania envahissait le monde, Wilson se lançait un défi, faire mieux. Il n’a pas seulement rivalisé avec les Beatles. Il les a inspirés. Paul McCartney ne s’en est jamais caché, la chanson God Only Knows figure parmi ses chansons préférées.

Brian Wilson n’était pas qu’un chanteur. Il composait, arrangeait, produisait. Il sculptait le son comme un orfèvre, enregistrait à coups de dizaines de prises, superposait les voix, ajoutait un clavecin ici, un orgue là. En plus en studio, il expérimentait sans relâche. Good Vibrations, morceau-culte de la fin des sixties, a nécessité plus de six mois de travail et vingt séances d’enregistrement. Le résultat ? Une symphonie pop, inclassable, qui changea à jamais la manière d’enregistrer un disque.

Brian Wilson et les chansons injustement qualifiées de « gentillettes »

Longtemps sous-estimé, parfois moqué pour ses chansons jugées “gentillettes”, Wilson a fini par être reconnu à sa juste valeur. Mais Bob Dylan saluait son génie auditif, Art Garfunkel le qualifiait de “Mozart du rock’n’roll”. Derrière les tubes lumineux comme California Girls ou Surfin’ U.S.A. se cachait une complexité insoupçonnée. Harmoniquement, Brian Wilson n’avait pas d’équivalent. Sa musique, faussement simple, porte une charge émotionnelle unique.

Il y a eu des ombres, bien sûr. Des troubles mentaux, des voix dans la tête, des retraits brutaux de la scène. Mais jamais l’élan créatif ne s’est tari. Wilson écrivait comme il respirait. Il visait la beauté. Et souvent, il l’atteignait.

Aujourd’hui, le monde pleure un artisan de la lumière. Un alchimiste des sons. Brian Wilson ne disparaît pas, il rejoint ce panthéon des compositeurs éternels, dont les mélodies traversent les âges.

Je vous laisse avec ma chanson préférée des Beach Boys, elle me donne envie de porter un soutien gorge en noix de coco, de lancer la douce préparation d’une pina colada, et de partir prendre la route.