Reprendre la course à pied après une entorse

Après une entorse, la reprise de la course à pied demande patience et rigueur. Trop souvent, le coureur cède à la tentation de reprendre trop tôt, motivé par l’envie de retrouver ses sensations. Pourtant, mal gérée, une entorse peut entraîner des séquelles durables, voire chroniques. Il est donc crucial de respecter certaines étapes pour garantir un retour sécurisé à la pratique.

Dès la fin de la phase aiguë, marquée par la douleur et le gonflement, le corps entame un processus de réparation. Cette période de repos relatif n’exclut pas toute activité. Bien au contraire, quelques mouvements doux permettent de conserver la mobilité de l’articulation, notamment grâce à des exercices de rééducation prescrits par un professionnel de santé. Ainsi, la cheville peut récupérer progressivement ses capacités proprioceptives, essentielles à l’équilibre et à la stabilité.

Ensuite, vient le moment de renforcer. Dans cette phase intermédiaire, les muscles autour de l’articulation doivent être sollicités sans excès. Le travail en charge partielle, comme la marche rapide ou l’aquajogging, prépare le terrain. Petit à petit, la coordination s’améliore. Par ailleurs, l’ajout d’exercices de gainage et d’équilibre sur surface instable complète utilement la préparation. Ce retour progressif à l’effort limite les risques de récidive, fréquents en cas de reprise prématurée.

Une fois la douleur disparue et la mobilité retrouvée, la course peut reprendre. Mais pas dans n’importe quelles conditions. Il faut privilégier des terrains stables, éviter les dénivelés et commencer par des séances très courtes. Quelques minutes suffisent lors des premières sorties. Il est important de surveiller les signaux du corps : toute douleur persistante impose un arrêt immédiat. De plus, l’usage d’une chevillère peut s’avérer utile, surtout lors des premières semaines. Cela dit, elle ne remplace pas le renforcement musculaire.

Enfin, reprendre la course ne signifie pas retrouver instantanément ses performances passées. Il faut accepter de revoir ses objectifs à la baisse, au moins temporairement. Cette humilité permet non seulement d’éviter une nouvelle blessure, mais aussi de reconstruire une base solide. Peu à peu, l’endurance revient, les foulées s’allongent, et la confiance renaît.

En résumé, la reprise de la course après une entorse repose sur une progression mesurée, une écoute attentive de son corps et un encadrement adéquat. C’est le prix à payer pour courir à nouveau, sans douleur et avec plaisir.