Les livres à découvrir ce printemps
Le paysage littéraire de 2025 se révèle d’une richesse saisissante. Romans audacieux, récits intimes, enquêtes politiques et essais décapants se disputent l’attention. Voici dix livres à ne pas manquer cette année.
Raphaël Quenard frappe fort avec Clamser à Tataouine, un roman noir à l’humour corrosif. Le narrateur, marginal sociopathe, s’attaque à la société qu’il juge responsable de ses échecs. Sa vengeance passe par une série de meurtres ciblés, décrits avec une verve déjantée. Un voyage mental dérangeant, entre satire et folie meurtrière.
Avec Mon vrai nom est Élisabeth, Adèle Yon signe un premier roman touchant et hybride. À travers une enquête familiale, elle remonte le fil du silence autour d’une ancêtre schizophrène. Le récit mêle souvenirs, archives et road-trip introspectif, révélant les blessures d’une lignée marquée par le secret et les tabous psychiatriques.
Ascendant beauf, de Rose Lamy, explore les mécanismes de la domination culturelle. À partir d’expériences personnelles et de références populaires, l’autrice analyse comment la classe sociale façonne goûts, jugements et exclusions. Un essai politique poignant, sans jargon, qui met à nu le mépris social.
Charlotte Belaïch et Olivier Pérou livrent avec La Meute une plongée glaçante dans les rouages de la France Insoumise. Deux ans d’enquête dévoilent un parti fracturé, traversé de tensions internes, d’accusations graves et de pratiques opaques. Ce livre choc bouscule les certitudes et soulève des questions cruciales sur le pouvoir.
Nicolas Demorand se dévoile dans Intérieur nuit, récit personnel sur la douleur muette. En mêlant témoignage intime et adresse collective, il évoque un mal invisible qui touche en silence des millions de personnes. Le texte, sobre et sincère, ouvre une voie vers la reconnaissance de souffrances longtemps ignorées.
Avec L’Heure des prédateurs, Giuliano da Empoli poursuit sa réflexion sur le pouvoir. Dans un style elliptique et dense, il observe les coulisses d’un monde dirigé par des figures brutales, entre mégalomanie technologique et stratégie de chaos. L’auteur du Mage du Kremlin livre un constat glaçant sur l’époque.
Suzanne Collins revient avec son livre Lever de soleil sur la moisson, nouvel épisode de Hunger Games. On y suit Haymitch Abernathy, plongé dans l’arène pour les cinquantièmes Jeux. Le récit revient aux origines d’un personnage emblématique, entre drame, révolte et stratégie. Un retour réussi, à la fois sombre et captivant.
François Bégaudeau interroge nos contradictions dans Psychologies. À travers des situations du quotidien, il analyse nos élans moraux, nos colères sourdes et nos fiertés sociales. Loin des discours formatés, il dresse un autoportrait collectif acide et lucide, à hauteur d’homme.
Thibault Lafargue propose une fantasy originale avec Le Bouffon de la Couronne. Le jeune Sébrain, devenu bouffon malgré lui, navigue dans un château miné par les complots. Le rire devient arme et masque, dans un univers cruel et théâtral. Un premier roman habilement construit, entre humour et tragédie.
Enfin, L’Inventaire des rêves de Chimamanda Ngozi Adichie explore les destins croisés de femmes nigérianes. Chacune poursuit un rêve dans un monde hostile. L’écrivaine tisse des portraits émouvants et réalistes, où les choix personnels deviennent actes de résistance.
Cette sélection éclectique reflète les préoccupations de notre époque. La quête de sens, la lutte contre l’injustice, le besoin de vérité. Autant de raisons d’ouvrir ces pages.
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